Le projet architectural naît d’une somme d’intentions et d’ambitions, celles du client, du concepteur, des artisans et des entreprises de construction, qui convergent vers une solution cohérente avec son usage, son époque et son territoire. Un lieu, une construction ou un espace doit cultiver une évidente simplicité, exprimer clairement sa nature et sa raison d’être, tout en renfermant une très grande complexité. En faire l’expérience doit pouvoir en révéler un potentiel insoupçonné. La poétique du lieu se niche dans le détail. Le plus petit élément, par sa cohérence avec l’ensemble doit concentrer toute la richesse d’un contexte.

L’engagement de mata se situe dans son vœu d’extrême cohérence pour une architecture empreinte des questions sociales, urbaines, écologiques, et fonctionnelles propres à un contexte, tout en produisant une forme qui semble s’en affranchir.

La spatialité c’est l’espace vécu, la relation parfaite du corps, du regard et de l’individu avec l’espace comme indivisibles en tant que perception. Le cinéma, qui propose une expérience de cette relation et l’architecture qui procède d’une conceptualisation concrète de celle-ci, s’inspirent naturellement de façon réciproque. Porter un regard cinéphile sur l’espace, c’est l’opportunité de s’approprier le langage dans une expérience réelle. Chaque projet est l’occasion d’exploiter les outils que sont le cadrage, le hors-champs, la séquence et le montage pour transformer une somme d’intentions en une proposition unitaire et cohérente. Cette approche naît d’un paradoxe : le sentiment d’immersion confronté à un projet plus global, qui permet un dialogue entre l’instant et l’immuable.